Le Symposium spatial, tenu en avril, a souligné le rôle vital des partenariats internationaux dans l’exploration spatiale au milieu des tensions géopolitiques croissantes et des conflits commerciaux. Les responsables d’agences de Allemagne, du Japon, de France, d’Israël, d’Australie et de l’Inde ont insisté sur l’importance de l’innovation et des infrastructures partagées pour réaliser des missions ambitieuses tout en maintenant un environnement spatial pacifique.

Walther Pelzer, responsable de l’agence spatiale allemande, a mis en lumière le partenariat du pays avec la NASA dans le programme lunaire Artemis. Il a souligné l’importance d’une collaboration continue, déclarant : « Ce que j’ai appris jusqu’à présent, c’est que Mars est un objectif, mais la Lune est la prochaine étape. Et de mon point de vue, il est extrêmement important que nous poursuivions ainsi, car je ne veux pas imaginer un autre pied sur la Lune que celui des États-Unis comme prochain », exprimant ainsi ses préoccupations concernant les gains potentiels de la Chine. Il a appelé à des investissements continus pour soutenir la « génération Artemis ». La création récente par l’Allemagne d’un ministère de l’espace dédié et l’augmentation des investissements dans les infrastructures soulignent encore son engagement.

Hiroshi Yamakawa, président de l’agence spatiale japonaise, a mis en évidence le partenariat de près de 50 ans du Japon avec la NASA, y compris le projet conjoint de rover lunaire visant à envoyer un astronaute japonais sur la Lune dans le cadre d’Artemis. Il a également souligné l’élargissement des collaborations en Europe, en Asie-Pacifique et en Amérique latine, soulignant l’importance des partenariats pour une exploration spatiale durable.

Lionel Suchet, président par intérim de l’agence spatiale française, a abordé la stratégie de la France, combinant des collaborations établies avec de nouveaux partenariats avec des startups. Il a constaté une augmentation significative des collaborations avec les startups, déclarant : « Il y a 10 ans, nous en avions une tous les deux ou trois ans… C’est une explosion. » Cependant, il a mis en garde contre le risque de négliger les entreprises spatiales traditionnelles, préconisant un écosystème intégré.

Uri Oron, directeur de l’agence spatiale israélienne, a décrit l’espace comme la « frontière ultime » pour la compétition et la coopération. Il a souligné la nécessité pour les gouvernements d’agir rapidement pour soutenir le secteur privé et de s’engager dans la diplomatie pour rester pertinents, avertissant que : « Sinon, l’importance de l’espace par rapport au rythme du changement et aux… changements dramatiques dans le secteur privé laissera les gouvernements derrière, et nous ne pouvons pas permettre que cela se produise. » Il a mis en lumière les partenariats scientifiques internationaux d’Israël, notamment le projet de télescope ULTRASAT.

Enrico Palermo, responsable de l’agence spatiale australienne, a souligné la position géographique stratégique de l’Australie et son prochain premier lancement orbital comme des facteurs clés de sa présence internationale croissante. Il a déclaré : « Je les laisserai fixer la date de lancement, mais ce sera une étape importante… Nous voulons être une nation qui lance des engins en orbite, pas seulement en suborbite, et je sais que l’attention du monde sera portée sur cela dans les prochaines semaines. » Il a également insisté sur l’attraction d’industries non spatiales pour une collaboration plus large.

Asir Packiaraj, directeur du complexe de propulsion de l’agence spatiale indienne, a souligné l’ouverture accrue de l’Inde aux investissements étrangers, notant une croissance significative des entreprises spatiales. Il a déclaré : « Ce fut un pas de géant pour l’Inde lorsque nous avons introduit cette réforme dans le pays. » Il a également mis en évidence la collaboration de longue date avec la NASA et a appelé à soutenir les pays en développement dans la création de leurs propres programmes spatiaux.