Arianespace vise à augmenter significativement son rythme de lancement pour la fusée Ariane 6, visant 10 lancements par an. Cependant, le PDG David Cavaillolès reconnaît que c'est un projet considérable et que l'atteinte de cette cadence pourrait prendre plusieurs années. Lors d'une table ronde au salon du Bourget, M. Cavaillolès a déclaré : « Nous devons passer à 10 lancements par an pour Ariane 6 dès que possible. C'est deux fois plus que pour Ariane 5, donc c'est un grand changement industriel. »

Deux lancements d'Ariane 6 ont déjà eu lieu, avec quatre autres prévus d'ici la fin de l'année, dont le premier lancement d'Ariane 64. Bien que l'objectif soit de 10 lancements par an, M. Cavaillolès a mis l'accent sur une approche progressive, déclarant : « Tout le monde est extrêmement motivé, mais nous voulons le faire étape par étape. D'abord, nous devons tenir nos engagements pour 2025 et c'est un grand défi, donc nous nous concentrons là-dessus. » Il prévoit un rythme de lancement plus élevé l'année prochaine, mais l'atteinte de l'objectif « cadence 10 » pourrait prendre quelques années, la pleine capacité étant prévue pour 2029 parallèlement au déploiement du programme IRIS². « En 2029, lorsque nous commencerons à déployer IRIS², qui est un programme important, nous serons plus que sûrs d'être à la cadence 10. »

Des contrats importants avec Amazon pour 18 lancements d'Ariane 64 pour le projet Kuiper et les 13 lancements prévus pour IRIS² en 2029 et 2030 contribuent de manière significative aux plans ambitieux d'Arianespace. La pression est forte pour respecter les délais réglementaires d'Amazon. M. Cavaillolès a souligné l'important carnet de commandes, déclarant : « Cela signifie que nous avons des années et des années d'activité devant nous. » Il prévoit également d'annoncer prochainement de nouveaux contrats de lancement.

La demande de services d'Arianespace est stimulée par les clients gouvernementaux et commerciaux. M. Cavaillolès a observé : « Nous voyons beaucoup d'États, beaucoup d'agences spatiales, qui veulent développer leur propre infrastructure spatiale parce qu'ils ne veulent pas dépendre des autres. Pour nous, bien sûr, c'est une opportunité. » Les opérateurs commerciaux cherchent également à diversifier leurs sources, comme il l'a expliqué : « la situation actuelle, la dépendance à un seul acteur – la situation d'une certaine hégémonie – est une grande menace pour eux. Il est absolument inacceptable de compter sur un seul fournisseur », une allusion claire à SpaceX. « Pour cette raison, ils veulent que nous réussissions. »

Le premier lancement d'Ariane 64 est crucial, étant donné son rôle dans les programmes Kuiper et IRIS². Martin Sion, PDG d'ArianeGroup, a commenté : « Nous préparons ce lancement en nous basant sur les leçons tirées du lancement d'Ariane 62. » Alors que M. Sion prévoit le lancement dans quelques mois, certains spéculent sur un retard jusqu'au début de 2026. M. Cavaillolès, cependant, reste déterminé à un lancement avant la fin de l'année, déclarant : « Toutes les équipes ici et à Kourou, et partout dans la chaîne d'approvisionnement font le maximum pour que cela se produise. »