Un récent rapport estime que le coût du programme de défense antimissile Golden Dome pourrait atteindre entre 252 milliards et la somme astronomique de 3,6 billions de dollars sur deux décennies. Cette fourchette massive reflète les nombreuses questions sans réponse concernant cette initiative, huit mois après son annonce par le président Trump. L'étude, publiée par l'American Enterprise Institute (AEI), souligne l'influence déterminante des décisions politiques sur le coût final du programme.

«En fin de compte, le coût de Golden Dome ne sera pas déterminé par des contraintes budgétaires ou des capacités techniques, mais par des choix politiques : les risques que les dirigeants sont prêts à atténuer, ceux qu'ils sont prêts à prendre et ceux qu'ils sont prêts à accepter», écrit Todd Harrison, chercheur principal à l'AEI et auteur du rapport. «Tant que les exigences restent indéfinies, Golden Dome peut coûter autant ou aussi peu que les décideurs politiques sont prêts à dépenser.»

Le rapport examine diverses options, allant des défenses anti-drones aux intercepteurs spatiaux, créant six architectures exemples. Même de petits changements d'objectifs ont un impact significatif sur les coûts, les intercepteurs spatiaux étant le facteur le plus coûteux. Harrison soutient que le chiffre de 175 milliards de dollars précédemment mentionné par Trump ne financerait qu'un système limité, insuffisant pour contrer les arsenaux de la Chine et de la Russie.

Le président Trump a annoncé Golden Dome en janvier par un décret. Ce décret exige le développement d'un système complet de défense aérienne et antimissile pour protéger contre diverses menaces. Le système envisagé intégrera les capacités actuelles et futures sur plusieurs couches.

Les variations de coûts sont spectaculaires, influencées par la couverture géographique (États-Unis continentaux uniquement, ou y compris les territoires et les alliés ?), la portée de la menace (petites attaques de groupes dissidents ou attaques à grande échelle ?) et les exigences techniques (efficacité, résilience, niveaux de risque acceptables). L'étude cite les estimations de la Defense Intelligence Agency de plus de 16 000 missiles de la Chine et de la Russie d'ici 2035, bien que Harrison note que ces projections à long terme sont discutables. L'analyse conclut que le coût final de Golden Dome dépendra de la tolérance au risque politique plutôt que des limitations techniques. «Combien de défense aérienne et antimissile suffit-il ?», demande Harrison. «Aucune architecture ne peut offrir une protection totale, et le coût de Golden Dome dépend de son ambition.»