La NASA a dévoilé le 30 mai sa proposition de budget pour l’exercice 2026, détaillant des changements significatifs. La proposition de 18,8 milliards de dollars représente une réduction substantielle d’un quart par rapport aux 24,9 milliards de dollars reçus pour l’exercice 2025, un niveau comparable à celui de 1961 après ajustement pour tenir compte de l’inflation.

Cette diminution budgétaire inclut une réduction d’un tiers des effectifs de la NASA, passant de 17 391 à 11 853 fonctionnaires civils directement financés. Le budget montre également des coupes importantes dans les programmes scientifiques, avec une diminution de financement de 47%, soit un total de 3,9 milliards de dollars. Cela implique l’annulation de plus de 40 projets scientifiques, comme l’a souligné Casey Dreier, responsable des politiques spatiales à The Planetary Society : « C’est généralement à peu près ce à quoi nous nous attendions », a-t-il déclaré.

Parmi les missions annulées figurent le programme de retour d’échantillons de Mars (MSR), Landsat Next, plusieurs missions de l’observatoire du système terrestre (à l’exception de GRACE-Continuity), CYGNSS et diverses missions de plus petite envergure. Les coupes dans les sciences planétaires incluent la fin du financement des missions Mars Odyssey et MAVEN, l’annulation du soutien de la NASA au rover Rosalind Franklin de l’ESA, et l’arrêt de DAVINCI, VERITAS et de la participation à la mission EnVision de l’ESA. Plusieurs missions prolongées, notamment Juno, New Horizons et OSIRIS-APEX, sont également destinées à être terminées.

En astrophysique, tandis que le télescope spatial Nancy Grace Roman se poursuivra, son financement sera considérablement réduit, à 156,6 millions de dollars. D’autres missions d’astrophysique, notamment l’observatoire de rayons X Chandra et Fermi, sont menacées d’annulation, ainsi que le programme Astrophysics Probe et plusieurs missions de classe Explorer. Le budget de l’héliophysique subira également des coupes.

La division des sciences biologiques et physiques verra son budget réduit de plus des deux tiers. Dreier s’est dit surpris par l’inclusion de certaines missions comme MAVEN, Juno et New Horizons, compte tenu de leurs contributions scientifiques. Il a également souligné que le budget mettrait effectivement fin à la production de plutonium-238.

Ces coupes dans les sciences contrastent avec l’augmentation du financement de l’exploration. Le budget propose 864 millions de dollars pour un nouveau « programme d’infrastructure et de transport commercial Lune-Mars (M2M) », remplaçant SLS/Orion après Artemis 3. Il inclut également plus d’1 milliard de dollars pour des projets d’exploration humaine de Mars, tels qu’une démonstration d’atterrisseur martien et des livraisons de charges utiles commerciales sur Mars.

La réaction à la proposition de budget a été massivement négative. Dreier prévoit des préoccupations amplifiées, notant « Il y a certainement beaucoup d’inquiétudes importantes concernant l’impact sur les effectifs. » Il a ajouté que le budget est considéré comme « mort-né » sur Capitol Hill. Eric Fanning, président et PDG de l’AIA, a déclaré : « Le budget proposé est insuffisant, effectuant des coupes drastiques dans des programmes essentiels qui pourraient compromettre notre leadership spatial. » L’AIA a recommandé un financement de la NASA à 25,6 milliards de dollars ou plus.