La NASA prévoit d'investir jusqu'à 1,5 milliard de dollars pour soutenir au moins deux entreprises dans la démonstration de stations spatiales habitées. Cette stratégie révisée marque un changement par rapport au plan initial de l'agence pour la transition depuis la Station spatiale internationale (ISS).
Un projet d'annonce pour une proposition de partenariat (AFPP) pour la deuxième phase du Programme de développement de l'orbite terrestre basse commerciale a été publié le 5 septembre. La NASA sollicite des commentaires sur ce projet jusqu'au 12 septembre. Le projet reflète un changement de politique détaillé dans une directive du 31 juillet par l'administrateur par intérim Sean Duffy. Au lieu de contrats à prix fixe pour la certification des stations spatiales commerciales, la nouvelle approche utilise des accords Space Act financés pour soutenir la conception et le développement de ces stations. Cela représente un changement significatif par rapport à l'objectif initial d'une station en permanence habitée. Le programme exige désormais des stations capables de soutenir des équipages de quatre personnes pour des séjours d'un mois.
Dans le cadre du projet AFPP, intitulé Commercial Destinations – Development and Demonstration Objectives (C3DO), la NASA vise à faciliter le développement de plusieurs stations spatiales commerciales, aboutissant à une mission de démonstration habitée d'ici 2030. «L'objectif de la NASA pour la stratégie C3DO est de permettre le développement de plusieurs destinations de stations spatiales commerciales, en les faisant progresser jusqu'au stade d'un vol de démonstration habité en orbite terrestre basse, le plus tôt possible, l'objectif de la NASA étant fixé au plus tard à 2030», explique le document.
Les accords Space Act attribués par le biais du C3DO contribueront au développement de stations commerciales, aboutissant à une mission de quatre personnes de 30 jours. Bien que cette mission puisse ne pas impliquer d'astronautes de la NASA, elle démontrera les fonctions principales des stations spatiales et l'interopérabilité avec les systèmes de transport d'équipages et de cargaisons. Bien que le projet n'exige pas de soutien pour les missions de plus de 30 jours, il inclut l'adaptation des missions de longue durée comme objectif ambitieux.
La NASA prévoit d'allouer 1 à 1,5 milliard de dollars de financement (exercices 2026 à 2031) pour les accords C3DO, dont au moins deux seront attribués. Les projections antérieures indiquaient 2,1 milliards de dollars pour le Programme de développement de l'orbite terrestre basse commerciale (exercice 2026-2030), dont une partie est allouée aux accords de la phase 1 existants avec Axiom Space, Blue Origin et Starlab Space. La certification des stations commerciales et les achats de services sont reportés à une future phase trois, dont les détails seront publiés début décembre. Cette phase impliquera des contrats, et non des accords Space Act, et un concours entièrement ouvert.
«Le travail effectué dans le cadre de nos contrats et accords de phase 1 nous a placés dans une position idéale pour réussir cette prochaine phase d'accord Space Act financé», a déclaré Angela Hart, responsable du Programme de développement de l'orbite terrestre basse commerciale au Centre spatial Johnson de la NASA. «En tirant parti de ces accords, nous offrons à nos partenaires commerciaux une flexibilité supplémentaire pour définir la meilleure voie à suivre afin de fournir à la NASA une démonstration habitée sûre et abordable.»
Le changement de politique a incité certaines entreprises à réévaluer leurs plans et a soulevé des préoccupations géopolitiques en raison de la station Tiangong de la Chine, en permanence habitée. Cependant, Phil McAlister, ancien directeur des vols spatiaux commerciaux au siège de la NASA, a salué l'approche révisée comme «géniale», déclarant que la stratégie précédente était défectueuse et aurait entraîné un écart important dans l'accès américain aux opérations de microgravité en orbite terrestre basse.
McAlister a souligné que l'utilisation d'accords Space Act, plutôt que de contrats, est avantageuse, empêchant les conceptions d'être trop contraintes par les exigences de la NASA. Il estime que cette nouvelle approche nécessitera des révisions de plan de la part de toutes les entreprises proposantes, concluant que «Les entreprises qui remporteront les prix de la phase 2 seront celles qui s'adapteront le mieux. Et il y aura plus de prix, ce qui signifie que tout le monde a de meilleures chances d'obtenir un prix.»
La NASA vise à finaliser l'AFPP d'ici le 3 octobre, avec une date limite de soumission des propositions fixée au 1er décembre et l'attribution des accords Space Act d'ici avril 2026.