SES étend son programme d'extension de la durée de vie des satellites, qui est déjà le plus important sur le marché commercial de l'orbite géostationnaire (GEO). Avec cinq missions prévues entre 2026 et 2029, l'opérateur basé au Luxembourg investit massivement dans la prolongation de la durée de vie opérationnelle de ses satellites. Le 13 novembre, SES a annoncé un contrat avec la startup française Infinite Orbits pour utiliser Endurance, un véhicule de service de 750 kilogrammes dont le lancement est prévu fin 2027.

Endurance s'amarrera initialement à un satellite SES en orbite cimetière, à environ 360 kilomètres au-dessus de l'arc GEO. Ce satellite, bien que hors service, est maintenu en "assistance vitale" pour servir de banc d'essai d'amarrage, selon Jean-Luc Froeliger, vice-président et conseiller principal chez SES. Froeliger, anciennement chez Intelsat, qui a récemment fusionné avec SES, a expliqué qu'après la démonstration réussie, Endurance se déplacerait vers un satellite SES en service, ajoutant potentiellement cinq ans à sa durée de vie opérationnelle, actuellement prévue pour fin 2029. En général, les satellites GEO sont conçus pour 15 à 20 ans de fonctionnement avant l'épuisement du carburant.

Les années à venir seront chargées pour les prolongateurs de durée de vie des satellites chez SES, en raison des accords conclus par Intelsat avant son acquisition. Au deuxième trimestre 2026, Starfish Space prévoit de lancer Otter, un véhicule de service de 300 à 400 kilogrammes, pour SES. Comme Endurance, Otter validera d'abord son système d'amarrage autonome sur un satellite SES hors service avant d'assurer la maintenance d'un satellite actif approchant de la fin de son approvisionnement en carburant.

À peu près au même moment, SpaceX devrait lancer le premier Mission Robotic Vehicle (MRV), une plateforme de nouvelle génération exploitée par SpaceLogistics de Northrop Grumman. Le MRV utilisera un bras robotique pour installer des "jetpacks" de propulsion de 350 kilogrammes appelés Mission Extension Pods (MEP), ajoutant six ans de vie à un satellite GEO. SES a commandé deux MEP, qui seront lancés en même temps que le MRV. L'opérateur australien Optus a commandé un MEP pour son satellite Optus D3, lancé en 2009 pour la diffusion de programmes télévisés et les communications.

Le U.S. Naval Research Laboratory (NRL) a annoncé le 14 novembre l'expédition des bras robotiques pour le MRV à l'installation d'intégration de Northrop. Le NRL a développé ces bras dans le cadre d'un contrat de la DARPA. Northrop Grumman a été le pionnier du marché de l'extension de la durée de vie des satellites avec son programme Mission Extension Vehicle (MEV), dont Intelsat était le principal client. MEV-1, lancé en 2019, a permis de prolonger avec succès la durée de vie d'Intelsat-901, en le faisant passer d'une orbite cimetière à une remise en service dans le cadre d'un contrat de cinq ans.

MEV-1 s'est détaché plus tôt cette année pour prolonger la durée de vie d'Optus D3 avant qu'il ne reçoive un MEP. SES prévoit d'utiliser MEV-1 après cela pour prolonger la durée de vie d'un autre satellite GEO entre mi-2026 et début 2029, selon Froeliger. "Si vous voulez prolonger la durée de vie d'un satellite, vous n'êtes pas obligé d'attendre que le satellite soit à court de carburant", a-t-il déclaré. "Vous pouvez le prolonger à tout moment. Vous pouvez même le prolonger au début de sa vie." Parallèlement, MEV-2, qui s'est amarré à Intelsat 10-02 en 2021, a un contrat de suivi pour prolonger cette mission de quatre ans, jusqu'en 2030.